La fin d’une belle histoire

19 novembre 2021

Voilà, c’est fini.

Ça fait quelques semaines que je sentais qu’on arrivait au bout, mais j’avais du mal à m’y résoudre.

J’ai tellement adoré ces câlins-tétées et je sais que ça va terriblement me manquer.

Rien que d’écrire ces lignes, j’ai du mal à ne pas pleurer.  Un mélange de bonheur, de nostalgie, de tristesse relative, de rappel du temps qui passe trop vite.

Et puis peut-être aussi que la chute hormonale post-allaitement ne m’aide pas à retenir mes larmes.

C’est marrant car quand je suis tombée enceinte la première fois, j’ai tout de suite exprimé l’envie d’allaiter ou du moins d’essayer. Sans me mettre la pression et sans trop d’attentes. Juste une envie d’essayer. Genre 3-4 mois, pas plus.

Finalement, j’ai adoré allaiter et ma première aventure lactée a duré 7 mois.

Aaah, l’allaitement…

Au delà des polémiques et des injonctions, c’est quand même un sacré truc.

(J’en profite d’ailleurs pour répéter que chaque maman fait ce qu’elle veut et que l’allaitement doit être un choix et surtout pas contraint. Je fais l’apologie de l’allaitement car j’ai vraiment adoré mais je ne porte aucun jugement sur les mamans qui font un autre choix, AUCUN ! Et pour celles qui voulaient mais n’ont pas pu, quelle qu’en soit la raison, je compatis.)

Ce que je trouve le plus fou ?

Ce sentiment que c’est peut-être la seule chose que l’espèce humaine fait pareil depuis la nuit des temps…

Le fait que cet acte de vie et d’amour de nourrir son enfant qui nous ramène à notre statut de simple mammifère.

Le dialogue hormonal entre la maman et son bébé qui entraîne et maintient la lactation.

C’est magique non ?

Pendant ma deuxième grossesse, c’était une évidence que j’allais recommencer à allaiter mon futur bébé.

Finalement, la mise en place de ce deuxième allaitement a été très laborieuse. Je ne m’y attendais pas du tout car tout s’était si bien passé la première fois. Candidose, engorgement, crise d’eczema, crevasses, en boucle… pendant 3 mois ! J’ai même eu un abcès super moche qui m’a fait bien peur.

Pendant les 3 premiers mois, j’avais mal, j’étais littéralement en lambeaux, je pleurais en serrant les dents à presque chaque mise au sein… mais je me suis acharnée.

Même si avec le recul, je me dis que je dois être un peu maso, j’ai bien fait de m’acharner car finalement, j’ai allaité nounou pendant 13 mois (pfiou… je ne me fais vraiment pas à l’usage du passé, qu’il soit imparfait ou composé d’ailleurs…).

Ensuite, allaitement exclusif pendant 6 mois, diversification alimentaire à 6 mois, introduction des biberons de lait maternisé à 10-11 mois en parallèle des tétées pour préparer un sevrage. Je pensais arrêter pour l’entrée à la crèche en septembre. Mais finalement, il avait l’air d’en avoir encore envie et besoin donc je me suis faite à l’idée de me lancer dans un allaitement long et de le laisser se sevrer tout seul quand il en aurait envie.

Depuis la rentrée, à chaque déplacement, j’avais mon tire-lait pour stimuler ma lactation une à deux fois par jour. C’était fastidieux mais je le faisais quand même, pour lui.

Et puis quand je suis rentrée de mon séjour Cancale-Paris, il s’est jeté sur mes seins. En fait, je ne le savais pas mais c’était notre dernière longue tétée-câlin.

Depuis, il « pichouille », ne prend le sein que quelques secondes avant de vaquer à ses occupations.

Est-ce que c’est parce que je n’ai plus beaucoup de lait qu’il tète moins ? Est-ce que c’est parce qu’il tète moins que ma production s’arrête ? La poule ou l’œuf.

Quoiqu’il en soit, hier, après un vent monumental, j’ai rangé mes boobs dont il n’avait pas voulu, en me disant que c’était bel et bien fini… j’ai essayé que ni lui ni son frère ne voient mes larmes. Je suis allée m’enfermer quelques instants dans les toilettes. J’ai pleuré. Et puis j’ai séché mes larmes et je suis retournée jouer avec eux comme si de rien n’était.

J’ai adoré allaiter, et l’idée que je n’aurais plus jamais de petit bébé tout doux accroché à mon téton me rend très très très très nostalgique. Franchement c’est ridicule mais je ne peux pas parler de se sujet sans fondre en larmes. Encore une fois c’est sûrement les hormones, mais bon sang, je pensais pas que ce serait si dur.

Mais c’est « drôle » car cette semaine, parallèlement à son désintérêt pour mes boobs, nounou a appris à faire des bisous.

Et je suis sûre que ce n’est pas un hasard et que c’est sa manière à lui de me montrer qu’il a d’autres moyens de témoigner son affection et son amour.

6 commentaires sur “La fin d’une belle histoire”

  1. Il est si doux ton texte 🙂
    Ici bébé a un mois, c’est le tout début de l’aventure. Il y’a des hauts et des bas mais les hauts… Ah les hauts et leur magie ! C’est incroyable comme ça vous transporte.
    J’espère pouvoir vivre un allaitement aussi long et beau que celui que tu racontes et en même temps, je sais déjà que peu importe la durée, la fin me fera verser des larmes 🙂
    Beaucoup d’amour pour vous 🙂

  2. Magnifique article !
    Vos mots raisonnent très fort en moi, j’avais eu ce même sentiment de nostalgie/fierté à la fin de mon premier allaitement. Mon deuxième en est à un peu plus de 6 mois.
    Bon courage pour fermer ce magnifique chapitre de votre vie !

  3. Quel beau témoignage!!! Quel courage de l’écrire, bravo.
    Je n’aurais jamais cru allaiter également un jour ! « Ce n’était pas mon truc…. », et puis bb 3 est arrivé par surprise et je me suis dis « pourquoi pas ? « . 6 mois après, c’est toujours aussi beau et aussi fort. Même si ; ce fut parfois clivant pour l’entourage (les ainés, et d’autres personnes proches car c’est aussi une décision de couple au final) , chacun comprend un peu plus chaque jour le sens de ce beau moment quotidien ….un geste d’amour maternel quoi !
    Je ne veux pas penser à la fin non plus …. de tout coeur avec toi.

  4. Je n’ai jamais voulu allaiter.
    Autre temps,mon aînée a 31 ans.
    Ma liberté, leplaisir extrême du papa qui donne un biberon dès les premiers moments, le plaisir de nourrir ce bébé lovésur nous à deux…
    Joli texte, la relation avec mes filles est si intense à présent.
    Il y a plein de belles expériences

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